AFP/AAC Newsletter #30 - Bilingual/Bilingue

cence des signalements concernant les suicides et l’itinérance parmi les anciens combattants, dont plusieurs de ces derniers ayant été libérés pour des raisons médicales (in- cluant des blessures de stress opé- rationnel (BSO)). Il y a quelques semaines, nous avons eu l’oppor- tunité de discuter avec un ancien combattant de l’ère moderne qui a été libéré sur une base médicale, autant pour des handicaps phy- siques que psychologiques. Cette discussion m’a amené à méditer sur le « système » et ses lacunes. Cet ancien combattant était persuadé que les soins de santé qu’il avait reçus de la part du Service de santé royal canadien pendant qu’il servait son pays étaient suf- fisamment adéquats. Le Service de santé des FAC a cumulé une grande quantité de connaissances et d’expertise, particulièrement dans le traitement des troubles de santé mentale (BSO/TSPT), depuis une dizaine d’années. La formation offerte au personnel médical des FAC est complète et appropriée pour faire face aux victimes d’au- jourd’hui. Il semble que les véri- tables défis apparaissent une fois que le membre est libéré des FAC, alors qu’il doit commencer à navi- guer à travers un système de soins de santé provincial surchargé. Le premier problème est fami- lier pour plusieurs de nos lecteurs – trouver un médecin de famille ! C’est déjà assez difficile comme ça à la base dans chaque province, mais en plus il faut en trouver un avec les connaissances, les compétences et l’expérience lui permettant de traiter les troubles de santé mentale. Il y a maintenant quelques précieux établissements de soins de santé de première ligne à travers le Canada ayant le personnel compétent et expérimenté en mesure de traiter efficacement nos vétérans. Mais ce ne fut pas toujours le cas. À l’époque, le ministère des Anciens combattants (précurseur d’Anciens Combattants Canada (ACC)) a construit et pourvu en personnel des hôpitaux à travers le pays servant à soigner les blessés de la Première Guerre mondiale, puis ceux de la Seconde Guerre mondiale et de Corée. Il s’agissait des établissements de soins de santé qui étaient spécialisés dans les soins aux blessés de guerre, et dont le personnel médical expérimenté avait été formé adéquatement pour soigner les différentes victimes de guerre. Malheureusement, tous les anciens hôpitaux du ministère des Anciens combattants sont mainte- nant fermés, bien que quelques lits soient réservés aux anciens combat- tants handicapés au sein d’établisse- ments désignés à travers le Canada (voir notre bulletin de nouvelles No. 29 –Les anciens combattants de l’ère moderne pourraient mainte- nant avoir accès à un lit pour soins de longue durée). Cette dégradation de la capacité de traitement des victimes de guerre à l’extérieur des FAC a débuté dans les années 1960 avec l’introduction du régime universel de soins de santé au Canada. C’est à ce moment que les provinces ont commencé à assumer la responsabilité de tous les soins médicaux à l’intérieur de leurs frontières géographiques respec- tives, à l’exception des membres des FAC. Jusqu’à ce moment, plusieurs installations de soins de santé de camps ou postes sanitaires avaient des capacités limitées et devaient alors transférer les membres plus sérieusement malades ou blessés des FAC vers l’hôpital du ministère des Anciens combattants le plus proche pour un traitement plus poussé. Ainsi, durant les premières années de la Guerre froide, les hôpitaux du ministère des Anciens combattants hébergeaient autant les anciens com- battants que le personnel militaire en service. Si ces hôpitaux existaient toujours, ils pourraient être très utiles pour atténuer le problème des soins médicaux inadéquats re- çus après avoir quitté les FAC. Ce- pendant, la réouverture de ces éta- blissements serait tabou d’un point de vue politique – il ne faut surtout pas avoir un système de santé à deux vitesses ! Mais peut-être qu’une inversion dans l’ancienne pratique de soigner les membres en service dans les hôpitaux pour vétérans pourrait fonctionner. Les services de santé des FAC modernes opèrent des « centres d’assistance aux victimes de trau- matisme et de stress » pour les membres en service des Forces ré- gulières sur pratiquement toutes les bases et postes d’importance. Pour- quoi ne pas élargir le mandat de ces centres afin d’inclure les anciens combattants qui ont été libérés en raison d’un handicap mental ? Dans certains cas, cela pourrait per- mettre la poursuite d’un traitement, ce qui est tellement important pour la guérison de ces vétérans. Bien sûr, certaines règles de- vraient être modifiées pour per- mettre le traitement de ces victimes maintenant retournées à la vie civile dans les établissements du MDN/FAC, mais cela ne devrait pas constituer un obstacle majeur vers de meilleurs soins de santé que ceux qui sont présentement offerts. Nous vous invitons à nous faire part de votre opinion et de vos commentaires sur cet article – admin@afpaac.ca n 1 Rapport du Comité permanent des an- ciens combattants, NEUVIÈME RAPPORT, MAI 2018 Les soins médicaux pour les anciens combattants Numéro #30 • été 2018 Association Canadienne des pensionnés et rentiers militaires

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