AFP Newsletter - Summer 2020 FRENCH

7 Numéro #35 • Été 2020 Association Canadienne des pensionnés et rentiers militaires partiellement ce déséquilibre, l’astucieux commandant de la Première Force, le colonel Robert T. Frederick, s’arrangea pour que les Canadiens reçoivent leur solde un autre jour que leurs collègues américains. Les Canadiens ne purent pas non plus recevoir des médailles et des distinctions américaines pendant la guerre. Après la guerre, de manière per- verse et réciproque, les Américains n’ont pas pu recevoir les distinctions offertes par le Canada. Le succès des Diables noirs a été exceptionnel, mais le sacrifice a été ter- rible. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Dépassant rarement les 2 000 hommes, la Première Force de Service spécial est créditée de la capture de 12 000 prisonniers et de 15 000 ennemis tués - l’équivalent de deux divisions de ligne allemandes. Mais ces accomplisse- ments ont été réalisés au prix fort - un taux d’attrition de 600 %, avec plus de 500 tués et 2 400 blessés - souvent à plusieurs reprises. La saga des Diables noirs est celle d’une bravoure sans limites et d’un « esprit de corps » égalé par peu d’unités militaires. Ses membres avaient toutes les qualités essentielles de l’unité de combat idéale. Je cite à nouveau le colonel Hackworth : « de remarquables leaders et combattants qui ont mené la bataille directement sur le front, et des guerriers redoutables qui ont brillé dans ce que beaucoup considèrent comme le combat de montagne le plus furieux de la Seconde Guerre mondi- ale. » La Brigade du diable a reçu la très rare Médaille d’or du Congrès en 2013. J’ose espérer que le Musée canadien de la guerre pourra faire une place pour honorer le courage et le sacrifice mémorables de cette unité extraor- dinaire. Le palmarès exceptionnel de cette Brigade a permis de mettre en lumière le plus précieux aspect du partenariat entre le Canada et les États-Unis. Tout comme pendant la Seconde Guerre mondiale, les Can- adiens de la Deuxième Force opéra- tionnelle interarmées (FOI-2) ont été unis à l’élite américaine du Détache- ment opérationnel des forces spéciale Delta (SFOD-D ou Delta Force) dans une force opérationnelle spéciale pendant l’invasion de l’Afghanistan en 2001. Pour ceux et celles qui souhaitent en savoir plus sur cette brigade des plus inhabituelles, je recommande la lecture de Black Devil Brigade: An Oral History par Joseph A. Springer. Vous y retrouverez son histoire dans les mots percutants de nombreux combattants toujours en vie à cette époque. Agent de carrière du service extérieur du Canada depuis plus de 30 ans, Derek H. Burney est un ancien ambassadeur du Canada aux États-Unis et chef de cabinet de Brian Mulroney. Ce texte est une reproduction autorisée d’un article publié dans le Na- tional Post, le 3 mars 2020 (Lien vers https://tinyurl.com/y73p5hsb ) diable... Suite de la page 6 En mars 2020, Anciens Combattants Canada (ACC) a annoncé l’ouverture d’un nouveau bureau destiné à mieux servir les femmes et les personnes ayant des besoins spécifiques liés à leur orientation sexuelle ou à leur identité de genre. Ce bureau vise à éliminer les ob- stacles à l’aide aux vétérans qui sont lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres ou bispirituels. Le ministre des An- ciens Combattants, Lawrence MacAu- lay, a déclaré que le gouvernement est responsable de fournir à ces membres les soins et le soutien qu’ils méritent et que l’idée de ce bureau est née des discussions qui ont eu lieu lors du premier forum annuel des femmes vétéranes, qui s’est tenu à Charlotte- town l’année dernière. Depuis lors, le ministère s’est entretenu avec des vétérans et des parties intéressées afin d’identifier les obstacles auxquels cer- tains sont confrontés en raison de leur genre ou de leur orientation sexuelle. Il convient de noter que les femmes représentent 14 % des quelque 670 000 anciens combattants au Canada. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’autres activités menées au sein du gouvernement fédéral, qui a examiné les moyens de moderniser ses pratiques en matière d’information sur le genre et le sexe. En septembre 2018, le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada et le ministère de la Justice Canada ont présenté un rapport au greffier du Conseil privé contenant des recommandations sur les façons de moderniser la façon dont le gouver- nement du Canada traite les renseigne- ments relatifs au sexe et au genre. Au cœur de l’approche du bureau se trouve l’analyse comparative entre les sexes plus (ACS+), un processus utilisé pour évaluer comment divers groupes de femmes, d’hommes et de personnes non binaires sont affectés par les politiques, les programmes et les initia- tives. Le « plus » reconnaît que l’ACS va au-delà des différences biologiques (sexe) et socioculturelles (genre). Étant donné que nous possédons tous de multiples facteurs d’identité qui se recoupent pour faire de nous ce que nous sommes, l’ACS+ tient également compte de nombreux autres facteurs d’identité, comme la race, l’origine eth- nique, la religion, l’âge et le handicap mental ou physique. Une nouvelle ligne d’assistance téléphonique pour les vétérans LGBTQ2 est désormais disponible pour les anciens membres des Forc- es armées canadiennes et de la GRC qui font partie de la communauté LGBTQ2 et qui souffrent de blessures liées au service. Ceux qui répondent à ces critères et qui n’ont pas fait de de- mande auparavant ou qui ne connais- saient pas les prestations auxquelles ils pouvaient avoir droit sont invités à contacter ACC au numéro sans frais 1-800-487-7797 pour obtenir de plus amples informations. Anciens Combattants Canada ouvrira un nouveau bureau dédié à l’égalité des sexes

RkJQdWJsaXNoZXIy MTAyNTQ0Nw==